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Puits du potier

Le puits de l’atelier du potier se présente sous la forme d’un cylindre aux parois et margelle parementées en blocs de basalte. Il est profond d’environ 1 mètre et d’un diamètre d’environ 2 mètres, soit une capacité maximale de 3000 litres. Son comblement comprenait un sédiment brun argileux, des blocs de basalte et des fragments de céramiques en majorité grises. Son remplissage s’effectuait par infiltration de l’eau de pluie jusqu’à la dalle basaltique. Les trous de poteau situés à sa périphérie matérialisent peut-être une structure de puisage de type balancier ou noria destinée au mouillage de l’argile.

Dans un espace réduit, l’atelier de potier de l’oppidum de Corent offre une vision globale et exhaustive de la chaîne opératoire de production des céramiques de l’époque de La Tène D2b jusqu’à l’époque augustéenne. Les étapes sont : le nettoyage de l’argile, le stockage, le mouillage, le tournage, le séchage et enfin la cuisson.

La matière première provenait probablement des couches d’argile qui affleurent à la base du plateau. Le bassin [23283] était utilisé pour le délayage de l’argile brute dans l’eau, afin de séparer les impuretés, plus ou moins grosses, par décantation et sédimentation. Le dallage de basalte [23264], aménagé contre le bassin [23283], pouvait être une aire de marchage (désaérage, malaxage) ou de stockage de l’argile en attente du façonnage pour ressuage. L’argile, nettoyée et dégraissée, était stockée à plus ou moins long terme comme réserve dans la cave [23087]. Elle disposait d’une rampe d’accès à plan incliné [23097]. L’eau du puits [23124] permettait le mouillage de l’argile avant et durant le façonnage des céramiques. Une structure surélevée en pierre [23145], retrouvée recouverte d’argile, était probablement une aire de mouillage et de malaxage pour conserver l’argile malléable. L’argile prête était amenée au tour [23073] grâce à des dolia, des corbeilles ou des paniers. De nombreuses boulettes de pigment rouge vif ont été retrouvées mélangées à l’argile accumulée sur les sols de l’atelier. Le tour de la fosse [23073], était à axe mobile et devait mesurer de l’ordre d’un mètre de diamètre. Plusieurs fosses présentes sur la zone de l’atelier peuvent être interprétées comme des fosses de tournage. Les céramiques tournées étaient probablement séchées avant la cuisson au-dessus d’un foyer [23050], sur des étagères adossées au four. Le four [23040] est composé d’une chambre de chauffe circulaire d’environ 1 mètre de diamètre couverte par une coupole, et d’un alandier aménagé avec un monolithe de basalte. La sole (plancher où l’on pose la céramique à cuire) pouvait être de deux types : une sole construite supportée par le plot central, ou une sole à rayon supportée par un décochement circulaire et le plot central.

18000 fragments de céramique et 42000 tessons ont été retrouvés dans l’atelier de Corent. L’atelier semble avoir produit une majorité de céramiques fines grises sombres durant la Tène D2b (type originaire depuis la Tène moyenne de -400 à -320, enfumage mieux maitrisé) ou froides (chez les Arvernes depuis la Tène D1 de -150 à -70) (72%) et des engobées rouges (10%) ou blanches (6%) (La Tène D2b de -50 à -30).

Photographie 2D :

 



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